Il a débuté vers le milieu des années 50 au Cap Trinité, la paroi la plus impressionnante le long du fjord. Jean Sylvain, accompagné de grimpeurs de Québec et de Montréal, fut l’instigateur principal des premières tentatives. Une première ascension a été réalisée par une équipe allemande grâce à de l’équipement laissé en paroi par les tentatives de Jean Sylvain et ses compagnons de cordée lors d’une tentative en 1964. Plus tard, Jean Syl- vain, Pierre Vézina et André Robert ont réussi en 1967 une première dans la partie la plus haute de ce mur de 300 mètres, la Directissime. Cette as- cension représentait un exploit formidable et elle a attiré l’intérêt des autres grimpeurs du Québec et d’ailleurs.
Parallèlement à cet exploration dans le Bas Saguenay, Jean Allard, un grimpeur de la région de Sherbrooke, réalise en 1962 une première voie, Les Pionniers, sur le Cran Carré à Sainte- Rose-du-Nord. D’autres voies ont été ouvertes plus tard sur une paroi en bordure du village par, entre autres, Dominic Villeneuve et Florian Girard. Le Dièdre constitue la voie la plus difficile.
En 1970, François-Xavier Garneau, arrivé de l’Ouest canadien, constate l’énorme potentiel de Chicoutimi et des villes environnantes. Il s’est joint à Gilbert Touzot et André Vallée pour intensifier le développement de l’escalade par l’aménagement de nouvelles parois et l’ouverture de nouvelles voies. Quelques années plus tard, Régis Richard s’est installé à Chicoutimi et ce grimpeur talen- tueux a beaucoup contribué au développement du Club de montagne et de l’escalade au Sague- nay.
Une explosion de nouvelles voies en 1987, sous l’impulsion de Joël Tremblay, Steve Jomphe, Hu- bert Morin, Mario Bilodeau et Sylvain Malche- losse, a conduit à la publication d’un premier livre-guide en 1988 par François-Xavier Garneau.
Une douzaine d’années plus tard, un phénomène remarquable, l’escalade sportive sur plaquettes, s’installe au Saguenay, rendant abordables des parois, considérées jadis, comme inaccessibles. Ce nouveau type d’escalade, issu des murs inté- rieurs, a suscité un réel engouement se traduisant par l’ouverture de nouvelles voies par un nombre croissant de jeunes grimpeurs dont Jacques Filion, Pierre-Y. Plourde, Cornelia Krause, Éric Tremblay et Gilles Simard entre autres. On assiste en même temps à l’ouverture de voies d’escalade artifi- cielles par un groupe restreint de grimpeurs dont Yves Larouche, Yanick Duguay, Denis Boudreau, Jean-Philippe Villemaire, Pierre Raymond et Pa- trice Morin. Une deuxième édition du livre-guide est publiée en 1998 par François-Xavier Garneau et Pierre-Y. Plourde.
À la fin des années quatre-vingt dix, une partie du potentiel de l’arrondissement La Baie apparaît sous l’impulsion d’Éric Lalancette, d’Alain Martin et de Patrice Morin.
L’escalade est demeurée toujours populaire et la nouvelle vague de grimpeurs, les Simon La- brecque, feu Raphaël Gagné, Marc Durepos, Charles Munger, Alain Couture, Simon Létour- neau, Olivier Tremblay, Éric Lemieux, Benoit Chayer et Jean-Philippe Fafard contribuent à leur façon au rayonnement de la région.
La mise à jour actuelle des « Parois du Saguenay », dont la dernière édition remonte à 2007, permet de souligner le dévouement remarquable d’une nouvelle génération de grimpeurs. Les efforts de feu Dominic Morin et de Nicolas Gaudreault ont sérieusement rehaussé le niveau de difficulté des voies dans les arrondissements de Chicoutimi et de Jonquière. La paroi du Parapluie est mainte- nant un incontournable pour les voies de haut ni- veau.
Stéphane Perron a laissé sa carte de visite en étant l’instigateur de superbes nouvelles voies multi-longueurs dans la section moins haute du Cap Trinité vers les années 2010. À cela s’ajoute les efforts formidables déployés depuis 2013 par le Club de Montagne du Saguenay (CMS) et la Fédération Québécoise de la Montagne et de l’escalade pour développer le Cap à l’Aigle sur la rive sud du Lac Kénogami. Parmi les multiples protagonistes, pensons à Jean-Luc Vanacker, Nicolas Rodrigue, Éric Laflamme, Patrice Morin, Jean-Philippe Fafard et Dominic Gagnon. Enfin, et non pas les moindres, Marc Durepos, Cathe- rine Picard et plein d’autres pour leur incroyable détermination à développer le potentiel inouï du Trou du Chaos à l’Anse-Saint-Jean.
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It began in the mid fifties in Cap Trinité, the most impressive wall along the fjord. Jean Sylvain, accompanied by climbers from Quebec and Montreal, was the main instigator of the first attempts. A first climb was made by a German team thanks to the equipment left in the wall by the prior attempts of Sylvain and his companions in 1964. Later, Jean Sylvain, Pierre Vézina and André Robert made in 1967 the first of the «Directissime» in the highest part of this 300 meters wall. This climb was a tremendous feat and attracted the interest of other climbers from Quebec and elsewhere.
Alongside this exploration in the Lower Saguenay, Jean Allard, a climber from the Sherbrooke region, made the first ascent of Les Pionniers, in 1962 on the Cran Carré in Sainte-Rose-du-Nord. Other routes were later opened on a wall on the edge of the village by, among others, Dominic Villeneuve and Florian Girard. The dihedral is the most difficult route.
In 1970, François-Xavier Garneau, who arrived from Western Canada, saw the enormous potential of Chicoutimi and the surrounding towns. He joined Gilbert Touzot and André Vallée to intensify the development of climbing by finding new walls and opening new lines. A few years later, Régis Richard moved to Chicoutimi and this talented climber contributed a lot to the development of the Club de Montagne du Saguenay and climbing in Saguenay region.
An explosion of new climbs in 1987, led by Joel Tremblay, Steve Jomphe, Hubert Morin, Mario Bilodeau and Sylvain Malchelosse, led to the publication of a first guide book in 1988 by François-Xavier Garneau.
A dozen years later, the remarkable wave of sport climbing hit the Saguenay region, making blank walls, previously considered unclimbable, a reality. This new type of climbing, originating from indoor walls, has generated a real craze resulting in the opening of new routes by a growing number of young climbers including Jacques Filion, Pierre-Y. Plourde, Cornelia Krause, Eric Tremblay and Gilles Simard among others. At the same time, aid lines were still developed by a small group of talented climbers, including Yves Larouche, Yanick Duguay, Denis Boudreau, Jean-Philippe Villemaire, Pierre Raymond and Patrice Morin. A second edition of the guide-book is published in 1998 by François-Xavier Garneau and Pierre-Y. Plourde.
At the end of the nineties, part of the potential of the La Baie borough arose under the leadership of Éric Lalancette, Alain Martin and Patrice Morin.
Rock climbing has continued to be popular and the new wave of climbers, Simon Labrecque, the late Raphaël Gagné, Marc Durepos, Charles Munger, Alain Couture, Simon Letourneau, Olivier Tremblay, Eric Lemieux, Benoit Chayer and Jean-Philippe Fafard contribute to popularize climbing in the region.
The current update of the «Parois du Saguenay», the last edition of which dates back to 2007, highlights the remarkable dedication of a new generation of climbers. Works by the late Dominic Morin and Nicolas Gaudreault have significantly increased the climbing level of difficulty in the boroughs of Chicoutimi and Jonquière. The «Parapluie» is now considered a must for high level climbing.
Stéphane Perron has left his mark by being the instigator of superb new multi-pitchs in the lower section of Cap Trinité towards the year 2010.
Let’s mention also the tremendous work made since 2013 by le Club de Montagne du Saguenay (CMS) and la Fédération Québecoise de la Montagne et de l’Escalade to develop le Cap à l’Aigle on the south shore of Lake Kénogami. Among the many protagonists, Jean-Luc Vanacker, Nicolas Rodrigue, Eric Laflamme, Patrice Morin, Jean-Philippe Fafard and Dominic Gagnon. Finally, and not least, Marc Durepos, Catherine Picard and many others for their steady determination to develop the incredible potential of le Trou du Chaos in l’Anse-Saint-Jean.